Savoureux rhizomes : des racines dans l'assiette !
Si le terme rhizome vous fait rêver, s'il déclenche chez vous une curiosité indicible ou si c'est la première fois que vos oreilles ont vent de ce terme « exotique », alors cette chronique est faite pour vous !
Cet article n'a pas pour but de présenter les légumes-racines que nous connaissons tous (carotte, pomme de terre, navet, endives, asperges, betterave, chou-rave etc.) mais d'élargir vos connaissances sur des rhizomes moins classiques tels que le gingembre, le curcuma, le raifort, le galanga, le radis noir, l'igname, le lotus, qui apportent tous des bénéfices nutritionnels spécifiques et complémentaires à une alimentation de qualité.
Mais au fait, qu'est ce que c'est ?
Le rhizome est la partie d'une plante qui se développe sous la terre. Ce sont de véritables tiges, des « racines » qui n'en sont pas, et qui se développent et servent d'organe de réserve à la plante, afin d'assurer sa survie, sa croissance.
En consommer est un gage nutritionnel à ne pas négliger, par un apport en nutriments et minéraux spécifiques, essentiellement tirés du sol de cultivation.
Le gingembre : force et digestion
Ce rhizome est aujourd'hui largement répandu dans la cuisine occidentale, il est revenu dans nos assiettes à la faveur des saveurs asiatiques et orientales, de part son goût prononcé, aux accents exotiques, piquants et citronnés.
Mais son importation date d'il y a des millénaires, avec une importation probable en Occident au IVème Siècle avant JC, grâce aux Phéniciens qui sillonnaient les voies marchandes maritimes pour transporter notamment des épices et plantes aux vertus médicinales et gustatives, puis plus tard grâce aux marchands arabes qui introduisirent cette épice en Grèce et à Rome.
La médecine orientale l'utilise depuis des millénaires, en Médecine Ayurvédique, en Médecine Traditionnelle Chinoise, mais aussi en Afrique avec des utilisations similaires.
Le gingembre est doté de propriétés intéressantes, sur les sphères digestive et intestinale.
Il est stomachique, carminatif, antiseptique et fébrifuge. Antinauséeux, il est, pour l'anecdote, utilisé par les astronautes pour lutter contre le mal de l'espace, c'est dire son action ! Il est également très bien toléré durant la grossesse et pour lutter contre les nausées des premiers mois.
Néanmoins, quelques précautions à son utilisation, lors de gros calculs dans la vésicule biliaire, de prise d'anticoagulants ou d'anti-inflammatoires.
Le curcuma : antioxydant et lutte contre l’inflammation
Ce petit rhizome ne paie pas de mine mais il recèle des qualités gustatives, nutritionnelles, médicinales exceptionnelles.
Proche parent du gingembre, il est originaire du Sud-Est de l'Asie. Il est cultivé aujourd'hui dans toutes les régions chaudes et humides du globe. En cuisine, il est utilisé sous forme fraîche ou sèche en poudre, apporte des pigments jaune-orangés qui ensoleillent les plats et relèvent les préparations d'une saveur amère et chaude.
Ses propriétés médicinales ont été analysées et testées en laboratoire et il a fait l'objet de nombreuses études, tant on entend de bienfaits à son sujet.
Il est cholérétique et cholagogue, apéritif, hypo-cholestérolémiant, fluidifiant sanguin, aurait des propriétés anti-inflammatoires, celles-ci étant augmentées si consommé avec du poivre, du gingembre et un corps gras, pour augmenter sa biodisponibilité.
Il est également un antioxydant puissant et un antibactérien grâce aux pigments et aux huiles essentielles qu'il contient : la curcumine, le zingibérène et la turmérone.
On peut aussi l'utiliser par voie cutanée, il aurait des effets cicatrisants et bactéricides (en cataplasme de poudre sèche de rhizome).
La curcumine est le principe actif que tous recherchent et l'on trouve aujourd'hui des laboratoires qui ont spécialisé leurs recherches sur la manière d'assimiler au mieux ce principe actif, afin d'avoir un impact notable sur les maladies inflammatoires, sur les problèmes d'arthrose, d'intestin (maladie de Crohn, syndrome de l'intestin irritable, rectocolite hémorragique etc.).
Quelques contre-indications à sa consommation : obstruction des voies biliaires par des calculs. Egalement, consulter votre médecin si vous prenez des anticoagulants.
Le raifort : un piquant bon pour les bronches et le foie
On le nomme parfois « moutarde des capucins », « radis de cheval », « moutardelle ».
Sa racine est utilisée traditionnellement en Allemagne et dans l'Est de la France, où il accompagne, cru et râpé, les repas copieux et la choucroute garnie. Facile à cultiver, il aime les sols humides et riches en minéraux.
S'il fait penser à la moutarde ou au Wasabi, c'est qu'il est riche en composés soufrés, mais aussi en vitamine C s'il est consommé frais.
On lui attribue de nombreuses propriétés : antiscorbutique, expectorant, purgatif, rubéfiant, stomachique, cholagogue etc.
Son tropisme est donc respiratoire et digestif, c'est une racine idéale en hiver pour lutter contre les affections respiratoires et stimuler les fonctions digestives.
… Et comme la nature fait bien les choses, l'hiver est également sa saison de récolte !
L’igname : nourrissant et bon pour les intestins
Tubercule venant d'Afrique, son nom vient du sénégalais ñam qui signifie « manger ».
Proche de la papate douce, ils ne sont pourtant pas de la même famille.
Sa saveur est douce est sucrée, elle est riche en amidon ce qui en fait un aliment nourrissant très apprécié des enfants !
Elle est très riche en Potassium, en vitamines B6, B9 et C. Sa teneur en polyphénols offre une action antioxydante intéressante.
Elles contient une grande quantité de fibres. Ses fibres insolubles permettent de lutter contre la constipation et la diverticulose mais aussi de nettoyer notre tube digestif, ses fibres solubles comme la pectine accompagnent la diminution du cholestérol sanguin.
Précautions : à consommer rapidement car les tubercules se gâtent vite. Pour les conserver, mettez-les dans un endroit frais à + de 10°C car mis au frigo, les tubercules deviennent fades et durcissent.
Le radis noir : la panacée des naturopathes
Le radis noir nous vient de Chine, il a été ensuite cultivé en Egypte au grès des routes commerciales, pour finalement conquérir tout le bassin méditerranéen.
Sa chair est très riche en composés soufrés, contient des glucosinolates, de la raphanine, des oligoéléments, de la vitamine C et du Potassium.
Ses principales indications sont depuis longtemps les troubles ORL, le drainage du foie et de la vésicule biliaire, l'élimination des déchets organiques, ce qui en fait un aliment de choix pour les cures de détoxification que l'on propose parfois en Naturopathie.
Il est un draineur intéressant de la sphère respiratoire en agissant sur la fluidification des sécrétions bronchiques, agit comme antibactérien au niveau de l'estomac, il est antifongique, augmente le péristaltisme intestinal, augmente la diurèse grâce au Potassium qu'il contient, et au niveau de la peau, il calme les inflammations et les démangeaisons si appliqué sous forme de décoction par voie cutanée.
Toutefois, il vaut mieux éviter le radis noir si l'on souffre de gastrites, de gros calculs vésiculaires et de dysfonctionnement thyroïdien de type hypothyroïdie car il freine l'action de la glande.
Le lotus : nutritionnelle et élégante dans l'assiette
Le lotus est une plante symbole de longévité, de beauté et d'élégance.
Racine bien connue dans les cultures asiatiques, elle est un aliment de choix autant sur le plan nutritif que médicinal. La Médecine Traditionnelle Chinoise l'emploie dans de nombreuses préparations.
Son goût est délicat et doux comme la pomme de terre, sa consistance plus proche de celle du radis. Elle est riche en glucides, en protéines, en fibres solubles et insolubles qui agissent sur le transit, harmonisent les taux de cholestérol sanguin. Elle contient de l'acide tannique qui est un polyphénol avec une action antioxydante.
Elle est dotée de nombreux minéraux tels que le Potassium, Calcium, Phosphore, Magnésium, Fer, Cuivre, Manganèse et riche en vitamines C, K, B9 notamment.
Ses sphères d'action sont les suivantes :
- Le système digestif, en renforçant la muqueuse de l'estomac, en équilibrant le transit et en protégeant l'intestin.
- La peau : traitement contre le purpura hémorragique et les saignements grâce à la vitamine K qu'elle contient.
- Système immunitaire : renforcement grâce au Fer et à la vitamine C.
Quelques conseils d'achat et de conservation :
Préférez les racines juteuses et croquantes, à éviter lorsqu'elles sont molles ou qu'elles présentes des taches. Pour la conservation, disposez-les au frigo dans un sac en papier et consommez-les dans les 5 jours. Pour la préparation, retirez la peau et coupez-les en rondelles. Elles peuvent s'utiliser crues en jus à l'extracteur ou cuites en poêlée.
Le galanga : grande protectrice du système digestif
Plante vivace originaire du Sud-Est de l'Asie (Laos, Thaïlande), c'est une cousine du gingembre. Elle est introduite en Europe dès le Moyen-Age par les Arabes et mise en lumière grâce à Hildegarde de Bingen, médecin et religieuse du XIIe Siècle.
Elle se présente sous la forme d'un petit rhizome charnu, brun-rougeâtre, à la saveur brûlante très aromatique.
On lui prête des vertus stimulantes, carminatives et stomachiques.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, est en employée contre les vomissements, les diarrhées et les douleurs abdominales.
Ses vertus antibactériennes et antifongiques en font une alliée de choix pour lutter contre la prolifération du Candida Albicans, une levure qui s'épanouit dans nos muqueuses digestives à l'occasion de dysbioses intestinales ou quand la consommation de sucre est trop importante, et provoquant des mycoses digestives et vaginales très prurigineuses.
Elle est très riche en alpha-pinène, en linalol et cinéole, ainsi qu'en lactones sesquiterpéniques comme le galangol et la galangine, qui sont des essences aromatiques très puissantes.
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