Ostéoporose : prise en charge globale avec la Naturopathie
Si la perte osseuse est normale au cours du vieillissement, parfois elle peut devenir pathologique. Touchant de plus en plus de personnes, l'ostéoporose fait souvent peur car elle fait courir le risque de fractures graves. Elle handicape souvent la vie car elle limite alors la pratique d'activité sportive et de loisirs, par peur de la blessure.
Qu’est-ce que la naturopathie peut offrir en terme de soutien et de prévention dans la prise en charge de l'ostéoporose ? Pourquoi les apports nutritionnels et l'hygiène de vie sont-ils si importants dans la prise en charge de la maladie ? En quoi la gestion du stress est également un facteur clé dans la régulation de la maladie ?
Qu'est-ce que l'ostéoporose ?
L'ostéoporose est une pathologie touchant l'ensemble du squelette. Elle se caractérise par une altération de la micro-architecture osseuse, ce qui contribue à fragiliser les os et à augmenter le risque de fractures. La densité minérale osseuse (DMO) est le principal élément pris en compte aujourd'hui afin de quantifier la fragilité osseuse.
Elle est analysée grâce à un examen médical, l'ostéodensitométrie, où est recherchée la teneur en Calcium des os. En fonction des résultats, plusieurs grades de la maladie vont être évoqués. En fonction de l'importance de l'altération osseuse, on va alors parler d'ostéopénie, d'ostéomalacie ou d'ostéoporose.
Cette pathologie affecte un grand nombre de personnes, on la retrouve majoritairement chez les femmes après la ménopause, mais aussi et de plus en plus chez les hommes et les populations plus jeunes, en raison des modifications alimentaires, de l'hygiène de vie globale ou liée à la prise de traitements médicamenteux affectant la minéralisation osseuse.
Un peu d'anatomie...
L'os est un tissu fait de différentes cellules, toutes spécialisées dans une ou plusieurs actions spécifiques, destinées à assurer la continuité du tissu osseux.
Ce tissu osseux est différent selon la zone anatomique : on trouve par exemple des os longs (jambes, bras et avant-bras, doigts, orteils etc.), des os plats (comme ceux du crâne, des côtes), des os courts (ceux des paumes des mains) et des os irréguliers (les vertèbres, les os du bassin etc.).
Tous ces os sont vascularisés, ce qui permet un apport constant de nutriments essentiels pour assurer le renouvellement perpétuel de la trame osseuse mais aussi la fabrication de certaines cellules sanguines (dans la moelle osseuse rouge des os long par exemple) et le stockage de certains minéraux essentiels comme le Calcium et le Magnésium.
Les ostéoblastes sont des cellules spécialisées dans la fabrication de l'os, elles sont responsables de l'ossification de notre squelette. Elle permettent de stocker les minéraux au sein du tissu osseux, ceux-ci pourront être ainsi utilisés, en cas de besoin, comme réserve physiologique.
Les ostéoclastes sont des cellules antagonistes aux ostéoblastes. Ils sont chargés de recycler la matrice osseuse en la dissolvant, ce qui permet la libération des minéraux de réserve dans le liquide interstitiel (liquide entourant nos cellules) ce qui est fondamental pour assurer notamment la nutrition cellulaire et l'équilibre acido-basique de notre organisme.
Les chondrocytes sont des cellules spécialisées dans la fabrication du cartilage. Celui-ci est tout aussi important car il est la matrice initiale qui sera graduellement remplacée par de l'os dur, au fur et à mesure de la croissance, jusqu'à l'âge adulte. On appelle ce phénomène l'ossification endochondrale. Ces chondrocytes travaillent de concert avec les ostéoblastes et les ostéoclastes pour fabriquer de l'os durant la croissance, mais aussi grâce aux hormones, qui donnent en quelque sorte la direction du processus à l'oeuvre.
Les hormones jouent un grand rôle dans la fabrication de notre ossature. Elles permettent d'activer ou de ralentir des processus à l'oeuvre, elles sont les garantes du bon fonctionnement global mais aussi peuvent révéler la désorganisation des processus de fabrication de l'os. L'hormone de croissance permet le développement de l'ossature, elle est sécrétée majoritairement la nuit durant notre sommeil. Les hormones sexuelles et les hormones thyroïdiennes stimulent également fortement le développement osseux.
L'importance de soutenir l'équilibre acido-basique
L'os est un élément essentiel de notre organisme car il est une réserve indispensable de minéraux dont le corps a besoin pour assurer son homéostasie (l'équilibre physiologique). A cet effet, l'équilibre acido-basique est fondamental dans la dynamique d'utilisation des minéraux acides et alcalins au sein des grands systèmes : sanguin, urinaire, pulmonaire, digestif, tégumentaire, ostéo-articulaire etc.
En naturopathie, veiller à l'homéostasie des acides et les bases de l'organisme est un des piliers sur lesquels s'appuie l'équilibre général du corps. De ses déséquilibres découlent de nombreuses pathologies, qui signent souvent une perte d'harmonie globale et une baisse de la vitalité.
La première personne à avoir mis en évidence l'importance de l'équilibre acido-basique est la Dr Catherine Kousmine. Selon elle, cet équilibre reflète l'hygiène de vie globale de l'individu, son alimentation, la gestion de son stress chronique. Il est un véritable indicateur prédictif de son "capital santé" et des pathologies et maladies dégénératives à venir.
En naturopathie, veiller à l'équilibre acido-basique dans la prise en charge de l'ostéoporose, c'est donc avant tout préserver les minéraux alcalins au sein de la matrice osseuse pour que soit respectée l'intégrité du tissu osseux, mais aussi limiter l'acidification tissulaire, celle-ci augmentant les risques de ponction dans les réserves minérales alcalines.
L'alimentation : première ligne de défense pour préserver l'équilibre acido-basique
L'alimentation joue un rôle prépondérant dans cet équilibre. Une alimentation trop pourvue en minéraux acidifiants va déséquilibrer les réserves minérales alcalines du corps. En effet, le principe d'homéostasie suppose que l'équilibre physiologique du corps (permettant à toutes nos cellules de survivre) doit être toujours respecté. Il faudra alors impérativement chercher les minéraux alcalins présents dans le corps pour pallier cet état d'urgence, les os fournissant la matrice idéale, c'est donc ici que les minéraux seront retirés en priorité !
- Aliments variés, de préférence biologiques pour limiter l'impact des pesticides (acidifiants et perturbateurs de l'équilibre hormonal).
- Fruits et légumes de saison, cueillis à maturité pour apporter un maximum de minéraux et de vitamines.
- Apports des protéines végétales et animales dans la ration alimentaire quotidienne, en variant chaque jour les apports et en respectant sa tolérance individuelle (cet aspect est abordé en entretien car nous avons tous des susceptibilités individuelles. Pour certains, trop de protéines vont avoir un effet acidifiant conduisant à un déséquilibre global de l'équilibre acido-basique). Les protéines sont un des constituants essentiels des hormones, celles-ci jouant un rôle important dans l'équilibre des tissus osseux.
- Respecter l'équilibre dans l'assiette entre les aliments acidifiants et des aliments basifiants : pour cela, vous pouvez consulter des tableaux d'indice PRAL sur Internet (Potential Renal Acid Load, cet indice permettant de connaitre la charge acide potentiel des aliments au niveau rénal). Cela permet de connaitre l'effet qu'aura un aliment sur notre organisme, sa charge acidifiante. En consultation, nous pouvons alors établir un rééquilibrage alimentaire qui ciblera spécifiquement vos besoins nutritionnels.
- Apporter des aliments riches en minéraux alcalins et spécifiques du terrain ostéoporotique : Calcium, Magnésium, Potassium, Phosphore, Silicium, Iode, Sodium, Zinc, Fer, et dans une moindre mesure Sélénium, Cuivre, Manganèse, Fluor, Bore, etc. Les algues marines sont un bon exemple d'aliment apportant de nombreux minéraux alcalins (cliquez pour voir ma recette de tartare d'algues).
- Ne pas hésiter à se supplémenter en micro-nutriments spécifiques s'il existe des pathologies intestinales sous-jacentes (Crohn, maladie cœliaque, RCH, colopathies, diverticuloses et polyposes...) car le système digestif ne sera pas en capacité d'assimiler efficacement les seuls nutriments apportés par l'alimentation. De même, en l'absence de troubles digestifs connus, il convient toutefois de se demander si la barrière intestinale joue son rôle efficacement ou s'il n'existe pas une hyper-perméabilité intestinale (leaky gut syndrome), ce qui rendrait l'assimilation des nutriments imparfaite. Des carences nutritionnelles même faibles sont un terreau de l'évolution défavorable de l'ostéoporose, il est donc très important de prendre en charge cet aspect.
- La supplémentation en Vitamine D est également indispensable, en plus d'apports en Calcium. Souvent cette variable est prise en charge par le médecin référent (rhumatologue, médecin traitant etc. ). Dans tous les cas, elle doit être surveillée par des dosages réguliers des taux de Vitamine D et la prise doit être adaptée si les analyses montrent une insuffisance d'apport. En effet, la Vitamine D joue un rôle dans la fixation du Calcium sur l'os, ce qui permet sa consolidation. De même, la Vitamine K2-MK7 devrait également être proposée car c'est elle qui permet d'amener le Calcium "au bon endroit", c'est à dire dans l'os, et d'éviter que les apports de Calcium ne finissent précipités en oxalates et phosphates de Calcium dans les reins (ce qui peut former des lithiases rénales très douloureuses et très pathogènes pour les reins).
La gestion hormonale dans l’ostéoporose
Les hormones jouent un rôle majeur dans l'équilibre global de notre ossature. Elles sont les chefs d'orchestres de la régulation des minéraux, de leur utilisation et de leur dégradation au sein de l'organisme. Veiller à un bon statut hormonal prend donc tout son sens lorsque l'on souhaite surveiller une ostéoporose.
Une grande partie du système hormonal fonctionne en circuit fermé, il est co-dépendant des réactions des autres hormones. Il faut imaginer un véritable système de "vases-communicants" où toute activation entraine une activation ou une désactivation ailleurs : on parle d'une boucle de rétroaction positive ou négative.
Par exemple, on peut citer les glandes surrénales qui sécrètent des hormones contribuant à la régulation des minéraux dans l'organisme. Leurs actions s'ajoutent à celle de l'hormone de croissance. Elles permettent de réguler et d'excréter certains minéraux comme le Potassium et le Sodium (avec l'aldostérone), d'utiliser les ressources musculo-squelettiques pour équilibrer l'homéostasie (avec le cortisol notamment). Or, d'autres hormones activent ou désactivent le fonctionnement de ces hormones, c'est le cas notamment du facteur natriurétique (sécrété par les cellules endocrines du coeur), une hormone qui inhibe le fonctionnement de l'aldostérone.
S'il est une glande endocrine très importante dans la régulation du tissus osseux, c'est la glande thyroïde.
En effet, les hormones thyroïdiennes permettent la régulation de la concentration et du métabolisme des ions calcium dans tout l'organisme. La calcitonine est une hormone hypocalcémiante, elle régule donc les concentration de Calcium dans le sang au profit de celui contenu dans les os. La parathormone, produite par les glandes parathyroïdes est quant à elle antagoniste à la calcitonine, elle augmente donc concentrations en Calcium dans le sang. La T3 et la T4 influent sur le métabolisme général. Elles sont fabriquées à partir de l'Iode et de cofacteurs micro-nutritionnels (minéraux et vitaminiques).
Le chef d'orchestre de tout ce système de régulation se fait au niveau du cerveau, où la glande hypophysaire va sécréter de la TSH, une hormone qui va stimuler plus ou moins la thyroïde, en réaction aux besoins physiologiques de l'organisme. De même, c'est aussi l'hypophyse qui va sécréter l'hormone de croissance, si précieuse pour activer notamment la croissance des os.
Toutes les hormones sont fabriquées à partir d'acides aminés, de même que leur fonctionnement est assuré grâce à des apports constants et équilibrés en micro-nutriments essentiels : Fer, Sodium, Potassium, Calcium, Magnésium, Phosphore, Manganèse, cuivre, Zinc, Sélénium etc.
On comprend ainsi pourquoi l'équilibre alimentaire est si important pour préserver les fonctions hormonales utiles à la préservation de l'intégrité de notre squelette. Durant une anamnèse alimentaire lors d'un entretien de naturopathie, cet aspect est particulièrement abordé et analysé, il est le socle premier sur lequel repose tout accompagnement dans cette pathologie.
L’activité physique, un soutien indispensable
L'activité physique est une variable dont les personnes atteintes d'ostéoporose ne peuvent se passer.
En effet, c'est par la contraction musculaire, par la mobilisation des articulations, des tendons, des ligaments et des fascias, et les ondes de chocs crées par les exercices à impact que le tissu osseux est stimulé dans son processus de consolidation.
On peut s'en apercevoir lorsqu'une personne est alitée de nombreux mois sans pouvoir bouger. Ses muscles et ses os se fragilisent, deviennent plus mous et spongieux car ils n'ont pas été sollicités à se consolider suffisamment. L'alimentation ne suffit pas à protéger l'os de la perte de masse osseuse.
Il peut être utile alors d'intégrer dans son programme quotidien des séances de sport ciblées sur besoins de la personne souffrant d'ostéoporose :
- Exercices de cardio à impact : sessions de Hiit, jumping jacks, corde à sauter, course à pied etc.
- Exercices d'étirement des muscles, ligaments et tendons et fascias : yoga, stretching, pilates, assouplissements avant et après une séance de sport etc.
- Renforcement musculaire global, avec des poids ou des élastiques pour développer la force et la résistance musculaire, ce qui protègera les os et stimulera leur apports nutritifs via la circulation sanguine.
Gestion du stress et des émotions
Nous l'avons vu précédemment, l'ostéoporose est une maladie multifactorielle. L'état de santé du système digestif est primordial pour apporter les nutriments essentiels à la consolidation osseuse. Or, cet équilibre digestif est fragile et très co-dépendant de l'état de santé émotionnel et psychologique.
Un excès de stress (et donc d'hormones du stress comme le cortisol et l'adrénaline) ont pour effet de rendre la membrane intestinale poreuse (hyper-perméabilité intestinale), limitant ainsi l'assimilation des nutriments essentiels à l'os et au reste des fonctions organiques. Des carences peuvent ainsi se développer sur un terrain émotionnel fragilisé par des soucis, des inquiétudes, des angoisses ou des vécus traumatiques non résolus.
Prendre soin de soi et de sa maladie signifie aussi prendre soin de soi dans tous les aspects de son être : veiller à son alimentation, à une activité physique régulière, à une hygiène de vie respectueuse de ses besoins physiologiques fondamentaux, mais aussi veiller à son équilibre émotionnel et psychique.
Plusieurs activités peuvent être entreprises pour faire baisser ses niveaux de stress. J'en parle dans mon précédent article consacré à la gestion du stress que je vous invite à lire ou relire pour trouver quelques idées à mettre en place pour mieux gérer votre charge émotionnelle.
La naturopathie apporte donc de nombreux outils d'accompagnements spécifiques et une prise en charge globale de l'ostéoporose. En effet, elle soutient l'individu dans tous les aspects de sa maladie, vise à favoriser un état d'équilibre durable, apporte également des outils préventifs s'il existe des fragilités particulières individuelles.
Elle se veut parfaitement complémentaire aux spécialités allopathiques (rhumatologie, médecine générale, kinésithérapie...) pour permettre à l'individu de vivre le mieux possible avec les contraintes que posent sa pathologie.
L'individualisation dans la prise en charge est essentielle car la maladie se développe toujours sur un terrain particulier et unique.
Si vous souhaitez être accompagné dans la prise en charge globale de votre maladie, contactez-moi via le formulaire de contact pour un entretien sur Lyon ou en visioconférence.