Printemps et naturopathie : Alimentation et hygiène de vie pour se revitaliser après l'hiver

sergey-shmidt-koy6FlCCy5s-unsplash.jpg Photo de Sergey Shmidt via Unsplash

Vous devez déjà probablement ressentir cette nouvelle énergie lorsque l'on met le nez dehors : les phases diurnes sont plus longues, les températures remontent, les bourgeons des arbres ont fait leur apparition et les oiseaux se font davantage entendre... c'est que nous avançons doucement vers cette belle saison du renouveau : Le Printemps !

D'ailleurs, la Médecine Traditionnelle Chinoise ne s'y trompe pas, puisqu'elle fait débuter le Printemps bien avant nous, à partir du 04 février, à l'observation des modifications subtiles de la Nature. Et il est vrai que depuis cette date, nous ressentons tous cette lente mais certaine avancée vers cette nouvelle saison.

Même si l'on a de quoi être heureux de voir peu à peu l'hiver s'éloigner, il ne faut pas oublier que le printemps est une saison charnière, une saison importante de transition du froid vers le chaud qui va demander une énergie d'adaptation de tout notre organisme pour s'alléger des rigueurs de l'hiver et se préparer au mieux pour l'été.

Nous ne sommes d'ailleurs pas tous égaux face à cette période de transition, certains seront plus fatigués, voire déprimés, d'autres auront des allergies saisonnières, des difficultés de digestion, quelques douleurs et raideurs musculaires... C'est signe que l'organisme tente de s'adapter sans toutefois y parvenir de manière optimale.
La naturopathie offre à cet égard de nombreux outils, permettant de nous aider à retrouver notre vitalité, notre moral et à optimiser les besoins naturels de détoxification propres à cette saison.

Voici donc quelques conseils qui vous seront je l'espère utiles pour surfer sur la vague du Printemps en toute légèreté !

Du côté de l'alimentation

Tout comme le cycle des saisons,  notre alimentation doit s'adapter pour fournir tous les éléments nécessaires à notre vitalité. 

Photo d'une grande salade de cruditésPhoto de Nadine Primeau via Unsplash

Alimentation spécifique à adapter

  • Elle doit être riche en nutriments, fibres, vitamines, minéraux et en antioxydants, tous nécessaire à la revitalisation mais aussi à l'efficacité des processus de détoxination.
  • Limiter les acides gras trans et les graisses hydrogénées, qui perturbent tous les systèmes et l'activité cellulaire, en encrassant nos liquides intra et extra-cellulaires.
  • Limiter les sucres raffinés et de rajout qui vont perturber les fonction d'élimination de l'organisme et acidifier notre milieu humoral.
  • Vivante : ceci concerne tous les aliments issus de la terre ou de la mer, consommés sans cuisson préalable et non-transformés. Par l'apport d'aliments crus, c'est tout l'organisme qui va bénéficier des nutriments, vitamines et minéraux non dégradés par la cuisson. Ainsi, les graines germées, de produits lacto-fermentés, les produits marins comme les algues, les produits de la ruche vont être très utiles, pour reconstituer nos réserves en minéraux, vitamines et oligo-éléments.
  • Combler les carence de l'hiver : l'alimentation du printemps doit être riche en acides gras polyinsaturés (Oméga 3 et 6) et en protéines de qualité pour reconstituer nos réserves. En hiver, la tentation d'une alimentation plus riche en acides gras saturés et en sucres raffinés est souvent plus grande, cependant cela occasionne un encrassement cellulaire et humoral sur le long terme qui ralentit les processus physiologiques et dévitalise les organes, notamment le foie par surcharge et les reins dans leur fonction de filtration et d'élimination. D'où la nécessité d'apporter des nutriments de qualité et en belle quantité, par le biais d'aliments sains et le plus naturels possible (non transformés), de préférence biologique pour limiter les intrants de produits phytosanitaires qui fragilisent notre immunité, nos organes émonctoires (reins, foie, intestins, poumons notamment) et altèrent le fonctionnement optimal de nos cellules.

Focus sur quelques aliments énergétiques/revitalisants du printemps

Les graines germées
Bol de graines germées au dessus de maquereaux en saladePhoto de Magali Tempère

Chaque plante est à son potentiel maximal durant la phase de germination. Elle puise dans sa réserve vitale (le germe de la plante) pour croître et c'est tout ce potentiel vital qui est à son tour assimilé par notre organisme lorsque nous consommons des graines germées. Cette future plante doit trouver en elle-même ses propres sources de croissance en fabriquant et synthétisant des vitamines et des minéraux facilement assimilables. C'est pour cela qu'en consommant de manière régulière des graines germées, c'est l'ensemble de ces nutriments exceptionnels qui seront apportés à notre corps pour nous revitaliser.

Les algues
Photo d'un tartare d'alguesPhoto de Magali Tempère

Les algues de la mer sont à tous égards les "bombes nutritionnelles". La richesse exceptionnelle en oligo-éléments qu'elles tirent de leur vie marine, leur forte concentration en minéraux (Fer, Cuivre, Zinc, Iode, Manganèse, Calcium, Sodium, Potassium etc.), en protéines et en antioxydants en font un soutien de choix de la revitalisation globale des organismes fatigués. Elles soutiennent le système immunitaire, le système musculo-squelettique, elles activent également les fonctions de nettoyage au niveau des intestins grâce à la présence de chlorophylle et d'alginates.

La spiruline

Cette algue d'eau douce est un aliment de choix des cures de revitalisation, elle est très riche en minéraux et vitamines (Fer, Magnésium, Phosphore, Cuivre, Zinc, Calcium, pro-vitamine A, vitamine E...) en protéines et en antioxydants ( principalement la phycocyanine). Elle soutient également la dynamique de nettoyage au niveau intestinal, ce qui en fait un outil intéressant de détoxination de tout le tractus digestif.

Les jeunes pousses

On peut tout à fait consommer des jeunes pousses car elles renferment le potentiel vital de la plante. Il s'agit là du jus d'herbe de blé ou d’orge à consommer en cure, mais aussi des premiers légumes sortant de terre, riches en minéraux et s'ils sont verts, en chlorophylle : les asperges, le pissenlit, les jeunes carottes, les oignons bottes etc.

Les épices stimulantes pour optimiser la digestion

Il est important en cette saison de stimuler le feu digestif, afin d'optimiser tous les processus de digestion (sécrétion des enzymes digestives notamment) et ainsi favoriser l'assimilation des nutriments. A cet égard, certains organes sont très importants pour optimiser la digestion et l'assimilation : l'estomac et l'intestin grêle. Il s'agit alors d'utiliser des plantes et herbes aromatiques dans l'alimentation pour soutenir ces deux organes : on peut utiliser au quotidien des graines de fenugrec, cumin, carvi, des rhizomes de curcuma et de gingembre frais, de la menthe fraîche, de l'origan, du thym, de la sauge, et utiliser du vinaigre de cidre bio non pasteurisé pour les assaisonnements.

Les maux du printemps et leurs apports spécifiques

Fatigue surrénalienne et fatigue nerveuse

Photo d'un homme épuisé avec le visage et les murs autour recouverts de post-itsPhoto de Luis Villasmil via Unsplash

Après l'hiver, il n'est pas rare de ressentir quelques états de fatigue, parfois d'épuisement. Nos surrénales, glandes endocrines maitresses de l'adaptation en cas de stress et du dynamisme, ont souvent été fortement mises à contribution durant les longs mois d'hiver. Ceci se produit généralement après une période de sur-adaptation de l'organisme, pour faire face aux rigueurs de l'hiver, mais aussi pour répondre aux nécessités professionnelles et personnelles du quotidien, ce qui finalement génère un stress chronique et épuise nos réserves nerveuses.
Durant l'hiver, notre organisme fonctionne un peu au ralentit, c'est que la dynamique globale physiologique est plutôt à l'économie énergétique et à la récupération. Or, cet état de sur-adaptation engendre tout le contraire et avec cela des désagréments fréquents : stress chronique, émotions à fleur de peau, fragilité immunitaire, difficultés d'endormissement, raideurs musculaires, difficultés de digestion, difficultés à se lever le matin etc.
De plus, une grande quantité de nutriments consommés vont servir à fabriquer et synthétiser les hormones et neurotransmetteurs nécessaires à cette adaptation, ce qui va avoir pour résultat de carencer peu à peu l'organisme, qui lui aussi a grand besoin de ces nutriments essentiels pour le fonctionnement normal des cellules, tissus, organes, systèmes. Cette dérivation des nutriments peut être limitée en adaptant son alimentation pour fournir davantage de nutriments et ainsi répondre aux besoins de l'organisme tout entier (et ainsi limiter les pertes minérales, l'acidification du corps et les déséquilibres ioniques).

A ces déséquilibres saisonniers, il existe, en fonction de votre tempérament et de vos besoins spécifiques, un bon nombre d'outils, plantes et compléments nutritionnels que le naturopathe pourra vous conseiller, afin de soutenir vos systèmes nerveux et endocrinien.

Certains aliments seront davantage adaptés au soutien des surrénales, notamment tous les aliments salés et riches en nutriments, comme la pâte de soja fermentée (miso), les algues, les graines germées. A cela s'ajoute des protéines de bonne qualité et une belle portion d'antioxydants dans l'alimentation globale, afin de soutenir le travail de fabrication des hormones propres aux surrénales telles que l'Adrénaline, le Cortisol et l'Aldostérone, toutes impliquées dans l'adaptation, la réponse au stress et l'homéostasie.
Le système nerveux bénéficiera grandement d'une cure de Magnésium. Il va soutenir la régulation des systèmes nerveux autonomes orthosympathique et parasympathique (en lien avec les phases d'activité et de repos) et permettre de mieux récupérer sur le long terme.
De même, en organisant des moments de récupération physique dans son emploi du temps, on peut agir sur la revitalisation générale de l'organisme. On pense notamment à la sieste, à la méditation, à la cohérence cardiaque à toute pratique favorisant le retour au calme.

Retrouvez encore davantage d'outils dans mon article consacré au stress.

La sédentarité

Photo d'un chat dormant sur un trottoirPhoto de Georg Eiermann via Unsplash

La sédentarité n'attend pas l'hiver pour s'installer dans notre quotidien, au travail devant son ordinateur, à la maison après une journée éreintante ou dans tous les déplacements en voiture. Il est vrai que cette saison hivernale est davantage propice au replis sur soi et au ralentissement global de l'organisme. Il n'est donc pas aisé d'aller à l'encontre de cette énergie physiologique saisonnière !

Toutefois, le mouvement est essentiel au bon fonctionnement de nos organes, de nos tissus et de nos cellules, il est une des conditions indispensables de la présence de vie sur notre Terre et du renouvellement de tous les systèmes (écologiques, biologiques, climatique etc.).
Je parle notamment de l'importance du mouvement dans mon article consacré au mouvement.

Il s'agit donc, non pas de limiter nos mouvements, mais bien de les adapter au mieux à la saisonnalité, afin qu'ils s'intègrent à nos besoins fondamentaux et à nos limites actuelles. Des pratiques comme la danse, le yoga, le Tai Chi, le Qi Gong ou le Do In sont particulièrement adaptées, car elles permettent de préserver cet élan vital tout en restant douces pour le corps. De même, la marche en pleine nature permet une mobilisation musculaire tout en restant adaptée aux besoins émotionnels saisonniers (contemplation, méditation, sérénité, observation de la nature en mouvement).

Les allergies saisonnières

Photo d'une plante expulsant du pollenPhoto de Alex Jones via Unsplash

Elles sont aujourd'hui en croissance constante, initiées par des facteurs innés (terrain familial et prédispositions) et/ou adaptatifs (sensibilisation à un ou des allergènes au cours de notre vie).

Comme le dit le Pr. Frédéric de Blay, Responsable de l'unité de pneumologie, d'allergologie et de pathologie respiratoire de l'environnement des hôpitaux universitaires de Strasbourg, "les allergiques sont les sentinelles de l'environnement, ce sont eux qui sont touchés en premier par les problèmes environnementaux". Par ces réactions physiologiques contre les potentiels allergènes de notre environnement, les allergies nous renseignent sur les dangers potentiels que pourraient courir notre espèce, depuis des temps immémoriaux.

Cependant, cette hausse croissante du nombre des allergies doit aussi nous alerter sur les dangers modernes de nos environnements, qui favorisent ces allergies : pollution de l'air, utilisation des pesticides et de fongicides dans les cultures, pollution de l'eau (etc.)... et stress ! Ils sont de véritables amplificateurs du potentiel allergènes de toute substance (pollen, moisissures, poussières, aliments).
Pour agir sur les allergies, la prise en charge se doit d'être globale, pluridisciplinaire et adaptée strictement à chacun, au type d'allergie et au tempérament de l'individu. Les outils en terme de nutrition, la phytothérapie, l'hygiène de vie et la gestion des émotions sont des éléments importants pour limiter les impacts néfastes des allergies sur notre organisme (notamment grande fatigue, plus grande sensibilité aux infections, état inflammatoire global etc.).

Quelques plantes sont reconnues comme étant des soutiens intéressants dans l'allergie saisonnière : le Plantain, le Cassis et le Noyer, l'huile essentielle d'Estragon. Elles sont, bien entendu, à utiliser sous le contrôle d'un spécialiste pour être le plus efficace possible.

La fatigue hépatique

Le Printemps est pour la Médecine Traditionnelle Chinoise la saison de l'organe Foie. Cette observation est assez juste car les processus physiologiques de détoxication du foie sont à leur maximum en cette saison. La naturopathie s'appuie également sur cette observation pour optimiser les fonctions hépatiques et assurer l'efficience du processus.
Ce nettoyage naturel de notre organisme, grâce à ce précieux organe, se produit bien entendu naturellement et à chaque instant, mais c'est bien notre hygiène de vie et notre hygiène alimentaire durant l'hiver qui vont déterminer la quantité de travail à fournir par notre foie. Si les excès ont été nombreux, alors le seuil de tolérance du foie aux toxines issues du métabolisme sera dépassé. L'organisme va alors stocker ce qui n'aura pas pu être traité sur le moment et toute cette surcharge pourra se remarquer soit sur la balance, soit sur notre état général (fatigue, baisse de moral, coups de pompe, difficultés de digestion, transit désorganisé, problèmes de peau etc.).

Pour prendre soin de son foie la prévention est importante, pour optimiser les processus naturels hépatiques. Faire attention tout au long de l'hiver à conserver une alimentation la plus saine possible, adaptée à nos besoins physiologiques.
Retrouvez ces éléments dans mon article consacré à l'hiver.

Toutefois, il existe un polymorphisme génétique individuel dans notre capacité à bien détoxiquer nos déchets métaboliques. Nous ne sommes pas tous égaux face à ces processus physiologiques et certaines personnes auront davantage de problématiques en lien avec le foie, surtout en cette saison.

La naturopathie, en tenant compte de nos spécificités individuelles, va alors utiliser des outils naturels pour faciliter ces processus.

La bouillote sur le foie est une technique très intéressante pour améliorer le travail de filtration hépatique.

L'utilisation de certaines plantes et aliments vont également favoriser la sécrétion des enzymes hépatiques et augmenter la bile, afin de permettre une meilleure digestion et soutenir la détoxination globale. On pense à l'Artichaut, au Romarin, au Radis noir, au Chardon-Marie, à l'aubier de Tilleul et bien d'autres (elles sont à utiliser avec précaution et avec l'accord d'un spécialiste en phytothérapie pour éviter tout effet secondaire et être au mieux adaptées à vos besoins individuels).

A cela doivent s'ajouter des nutriments de qualité pour accompagner les différentes phases de détoxication du foie : Sélénium, Fer, Zinc, Magnésium, Cuivre, vitamines et autres antioxydants.

 

Photo d'une pelouse avec de la rosée et un levé de soleil en fondPhoto de Aniket Bhattacharya via Unsplash

Vous l'aurez compris, le Printemps est une saison charnière. L'organisme, en adaptation constante, puise dans la dynamique immuable de la nature pour s'acclimater aux changements de température, à l'énergie environnante, et il a donc des besoins évolutifs et spécifiques pour s'adapter efficacement.

En naturopathie, la prévention reste une ligne directrice, mais elle peut aussi accompagner l'individu lorsqu'il traverse des phases de déséquilibres (physique, mental et émotionnel) afin de permettre un retour à la pleine vitalité !

Si vous souhaitez être accompagné en naturopathie, vous pouvez me contactez via le formulaire de contact ci-dessous.

 

NB : Il est important de noter que tous les éléments cités ne se substituent pas à un rdv naturopathique durant lequel il sera nécessaire de déterminer quels outils utiliser spécifiquement pour vos besoins propres. De même, la naturopathique reste une prise en charge complémentaire à la Médecine allopathique et ne s'y substitue pas.

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À propos de Magali Tempère, Naturopathe à Lyon
Magali Tempère, Naturopathe auteure de l'article 'Printemps et naturopathie : Alimentation et hygiène de vie pour se revitaliser après l'hiver'
Installée sur Lyon/Villeurbanne, je vous accueille en entretien naturopathique ou pour des séances de réflexologie plantaire. Je propose également du coaching cuisine individuel, mettant en pratique mes conseils naturopathiques en matière de nutrition, pour nourrir votre vitalité !